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IV. — LA RESTAURATION, LA MONARCHIE DE JUILLET,
LE SECOND EMPIRE, LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE

Le 54e d’Infanterie est dissous en septembre 1815. Il n’est reconstitué qu’en 1820.

Morée. — En 1828, le 54e prend part à l’expédition de Morée pour délivrer les Grecs de la domination turque ; il rentre tenir garnison à Toulon en fin de 1829.

Algérie. — La conquête de l’Algérie, commencée en 1830, n’est pas achevée au moment où le 54e est désigné pour l’Afrique. Le régiment débarque à Arzeu en février 1853.

En mars-mai 1853, il fait partie d’une colonne sur Géryville et y montre une telle endurance que le commandant de la colonne ne craignit pas de dire que « le 54e, nouvellement arrivé en Afrique, s’est mis à hauteur des meilleures troupes ». Il participe à de nombreuses colonnes, jusqu’au printemps de 1857 où il est désigné pour la campagne de Kabylie. Il s’y conduit brillamment, malgré les difficultés de la guerre dans ce pays montagneux et désespérément défendu. Il joue en particulier un rôle décisif dans la plus sérieuse action de guerre de cette campagne, le combat d’Icheriden (juin 1857).

En octobre 1857, le 54e rentre en France, et jusqu’en 1870 change souvent de garnison comme tous les régiments de l’Armée Française ; lorsque la guerre éclate, il est à Condé, Cambrai et Maubeuge.

Guerre Franco-Allemande (1870-71). — Le 54e est appelé à faire partie du 4e Corps, en formation à Thionville. Il n’assiste pas aux premières batailles. Le 4e Corps se retire sous Metz et prend part à la bataille de Saint-Privat ; le 54e tient toute la journée en avant d’Amanvilliers sous le feu de l’artillerie et de l’infanterie, arrêtant les attaques ennemies et contre-attaquant. Malgré la retraite du corps d’armée voisin qui a perdu Saint-Privat, la lutte continue. Le 54e n’accepte pas la défaite et veut organiser à la nuit dans Amanvilliers une dernière résistance. Il reçoit à ce moment l’ordre de retraite.