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Ce secteur (dénommé quartier A), qui s’étend jusqu’à 1.500 mètres environ à l’est de la route de Saint-Hilaire à Saint-Souplet (Boyau du Rhône), comprend le fameux Bonnet d’Evêque, point âprement disputé. Dans la nuit du 14 au 15, le 2e bataillon va relever les troupes de la 112e brigade sur les lignes 1 et 1 bis du quartier A (du Bonnet d’Evêque inclus à la ligne Fortin de Mamers, centre Vitré inclus). Le poste de commandement du régiment est à la lisière nord du bois 170, le train de combat à Jonchery-sur-Suippe.

Le 16, le 1er bataillon, en réserve d’armée, cantonne à Suippes avec la compagnie hors rang, la 2e compagnie de mitrailleuses, le train régimentaire. Les relèves en ligne se font à l’intérieur du régiment : dans la nuit du 24 au 25 avril, le 2e bataillon est relevé en première ligne par le 3e et cantonne à Suippes, le 1er a relevé le 3e en deuxième ligne.

Dans la nuit du 4 au 5 mai, le 1er bataillon va aux lignes 1 et 1 bis ; le 2e à la ligne 2 ; le 3e en réserve.

Dans la nuit du 13 au 14 mai, le 2e bataillon occupe les lignes 1 et 1 bis, le 3e la ligne 2 ; le 1er est en réserve à Suippes. Le secteur est habituellement calme.

Le 19 mai, à 21 heures, à la faveur d’un violent vent du Nord, l’ennemi effectue une forte émission de gaz sur le front du régiment et sur celui des unités voisines, à gauche jusqu’à la route de Saint-Souplet, à droite sur le front de la 127e division. Notre artillerie exécute instantanément, à la demande des unités de première ligne qui lancent leurs signaux verts d’alerte aux gaz, un très violent tir de barrage dont la soudaineté et la précision mettent l’ennemi dans l’impossibilité de tenter une sortie. De nouvelles vagues, accompagnées d’un violent bombardement, sont lancées par les Allemands à 22 et à 23 heures. Elles n’ont heureusement plus l’effet de surprise de la première qui, malgré la rapidité avec laquelle a été déclanchée l’alerte, a causé 43 tués (dont 20 par intoxication), 16 blessés (dont le lieutenant Giorgi) et 134 intoxiqués[1] (dont les lieutenants Arnaud et Maurice).

  1. Le soldat Forveille reçut la Médaille Militaire pour avoir donné son masque à son commandant de compagnie, le lieutenant Morand, intoxiqué.