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Sur tout le front nord de la division, de la batterie de Damloup au Ravin des Fontaines, il n’existe aucune tranchée, sauf dans le Bois Fumin. Les combattants sont dans des trous d’obus, isolés les uns des autres et soumis au tir de pilonnage constant de l’artillerie allemande. Le commandement y est très difficile, les pertes sont sérieuses. En arrière du front, il existe deux tronçons de tranchée : la tranchée Amilhat et le Boyau de Sungau.

L’arrivée, le 20, à Belrupt, des deux derniers bataillons du 54e, en réserve de division, achève la relève de la 63e division.

Dans la nuit du 19 au 20 juin, le bataillon Varin (1er du 54e) est monté au Tunnel en réserve de brigade ; il y est arrivé à 22 heures ; le commandant Varin et ses cinq commandants de compagnie (1re, lieutenant Muel ; 2e, capitaine Geoffroy ; 3e, lieutenant Potel ; 4e, capitaine Lefèvre ; compagnie de mitrailleuses, capitaine Mirabaud) vont en première ligne pour reconnaître le secteur du bataillon Girard, du 132e régiment d’infanterie,

Le bombardement a continué, incessant toute la journée. Tout le secteur du Chenois est particulièrement bombardé.

Le 54e va jouer son rôle dans la phase extrêmement violente des attaques allemandes.

C’est le dernier effort de grand style fait par l’ennemi pour prendre Verdun. Devant notre énergique résistance, les progrès de l’attaque ennemie furent lents et nos contre-attaques nous permirent de reprendre une grande partie du terrain perdu.

Journée du 21 juin. — Dans la nuit du 20 au 21, le bataillon Varin (1er du 54e monte du Tunnel en première ligne pour relever dans le quartier ouest de la zone du Chenois le bataillon Girard, du 132e. Cette relève s’opère à partir de 16 h. 45. Par des cheminements aussi défilés qu’il est possible, le bataillon gagne par le Tunnel, le poste de commandement Montagne. Des coureurs conduisent les compagnies vers les points qu’elles doivent occuper, sous un tir de barrage des plus violents, au milieu d’un terrain bouleversé et couvert de nombreux morts. Pendant la relève, le bataillon a 2 officiers tués (sous-lieutenants Allouchery, 2e compagnie, et Blanquet, 4e compagnie) et 51 hommes tués ou blessés.

La ligne occupée par le bataillon forme saillant en direction du Fort de Vaux : elle est tenue de la droite à la gauche par les trois premières compagnies et un peloton de la 4e ; le 2e peloton de