Page:Les secondes oeuvres de mesdames Des Roches, de Poictiers, mère et fille.djvu/74

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livre. Pla. L’un de ces exercices aide l’autre. Pallas les avoit tous deux. Sev. Ce sont fables abusives. Les Femmes ne doivent jamais étudier. Plac. Pourquoy haissez vous tant les innocentes Muses ? Et qui vous meut a les vouloir chasser de vostre chambre, de vostre table, de vostre feu, vu qu’elles ny despendent rien, & profitent beaucoup ? Sev. Je sçay que les lettres sont entierement inutiles aux Femmes. Plac. Comme elles sont aux Hommes ! Seve. Vous moquez. Aprendront elles la Theologie, pour se presanter en chaire, faire un Sermon devant le peuple, aquerir des Benefices ? Plac. Non, mais elles aprendront la parole Divine, pource qu’elle commande aux Femmes d’obeïr a leurs maris, ainsi que l’on peut voir dans Genese. Aiant des Enfans, il leur sera plus facile aussi de les maintenir en la crainte de Dieu, de leurs Peres, & d’elles mémes. Davantage elles se guident heureusement par les preceptes des vertus, qui sont les plus riches Benefices, que l’on puisse aquerir. Sev. J’aimerois mieux une Femme simple, qu’une qui voudroit subtiliser ses opinions. Aiant apris ce que vous dites elles s’estiment trop fortes. Pla. Les Femmes simples & de foible entendement ressemblent ces rares nüées, qui craignant de fondre vont fuïant l’Astre journalier, ou s’il passe au travers d’elles, il n’y reste aucune trace de ses raions, mais comme la nue espaisse reçoit la clarté du