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Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/106

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elle est cuite. On a fait de ces deux sortes de pavements composés de morceaux assemblés de diverses manières en compartiments. Comme exemple, nous citerons les salles du palais papal, à Rome, faite du temps de Raphaël d’Urbin, et tout récemment plusieurs appartements du château de Saint-Ange où l’on a composé, avec des briques analogues, les armoiries du pape Paul[1] c’est à dire des lis représentés par des morceaux assemblés, et quantité d’autres armoiries ; à Florence, le carrelage de la bibliothèque de San Lorenzo, exécuté par ordre du duc Cosme. Toutes ces œuvres ont été conduites avec tant de soin qu’on ne saurait rien désirer de plus beau dans ce genre. L’origine de toutes ces œuvres assemblées est toujours la mosaïque primitive.

Quand nous avons parlé des pierres et des marbres de toute sorte, comme il n’a pas été fait mention de quelques marbres mêlés, récemment découverts par le duc Cosme, j’en dirai quelques mots. L’an 1563, Son Excellence a trouvé dans les montagnes de Pietra Santa, près de la ville de Stazzema, une montagne qui a deux milles de tour et qui est très élevée. La première couche est du marbre blanc, excellent pour faire des statues. La couche inférieure est un mischio rouge et jaunâtre, et les couches plus profondes présentent des marbres de couleur verdâtre, noire, rouge et jaune, avec d’autres mélanges de couleurs. Tous sont durs, de manière que plus on s’enfonce, plus on rencontre de dureté. Jusqu’à maintenant, on a vu en extraire des colonnes hautes de quinze à vingt brasses ; mais on n’a pas encore mis ces marbres en œuvre, parce qu’on fait, par ordre de Son Excellence, une route de trois milles de longueur, pour pouvoir les amener de la carrière au port d’embarquement. Par ce que l’on a pu voir, on sait que ce marbre mischio sera excellent pour entrer dans la composition des pavements.


Chapitre XVII. — De la mosaïque de bois, c’est-à-dire de la marqueterie ; des sujets que l’on compose en bois teintés et assemblés, en guise de peintures.


Qu’il soit toujours facile d’ajouter, aux inventions de ceux qui nous ont précédés, quelque chose de nouveau, nous l’avons vu très clairement dans tout ce qui a été dit ci-dessus, au sujet des pavements en carrelages assemblés. Sans nul doute, l’origine en est la mosaïque. Il en est de même de la marqueterie et des figures si diverses, qu’en ressem-

  1. Paul III.