campanile, partie sur la façade de la maison canoniale, à côté de l’oratoire de San Zanobi[1]. Puis il fit incruster, en marbres noirs de Prato, les huit faces extérieures de San Giovanni, remplaçant ainsi les bandes de pierre grise qui, primitivement, séparaient ces marbres antiques. Pendant ce temps, les Florentins, voulant faire construire, dans le Val supérieur d’Arno, le château de San Giovanni et Castel Franco[2], pour assurer l’approvisionnement de la ville pendant les marchés, Arnolfo en donna le dessin, l’an 1295, et s’acquitta si bien de ces nouveaux travaux, qu’ils le nommèrent citoyen de leur ville.
Les Florentins, ayant résolu ensuite[3], comme le raconte Giovanni Villani dans son Histoire[4], d’édifier une cathédrale dans leur ville, et de la faire telle que, pour la grandeur et la magnificence, on ne pût désirer œuvre plus grande ni plus belle, due à l’industrie et au pouvoir des hommes, Arnolfo exécuta les plans et le modèle du temple de Santa Maria del Fiore, que l’on ne saura jamais assez louer. Il voulut que cet édifice fût extérieurement tout incrusté de marbre, et orné d’un assemblage de corniches, de pilastres, de colonnes, de feuillages, de figures, et d’autres objets sculptés, dont la plus grande partie, sinon le tout, a été amenée assez près de la perfection qu’il voulait y mettre. Ce qu’il y a de plus surprenant, dans tous ces travaux, est que, pour faire l’aire de l’église qui est admirable, il dut incorporer, outre Santa Reparata, nombre de petites églises et de maisons qui étaient autour, et qu’il jeta les fondations, d’une telle bâtisse, avec tant de soin et de jugement, les faisant larges et profondes, les composant de moellons et d’un mortier de chaux, avec de grosses pierres dans le fond (en sorte que la place s’appelle encore maintenant lungo i fundamenti — le long des fondations), qu’elles ont, depuis, pu supporter sans danger le poids de l’immense masse de la coupole que Filippo Brunellesco édifia dessus[5]. Le commencement des travaux de fondation et de ce temple si important fut célébré avec beaucoup de solennité, car la première pierre fut posée le jour de la Nativité de la Vierge, en 1295, par le cardinal légat[6], en
- ↑ Quelques-unes se trouvent encore dans la cour du palais Riccardi. — Les dalles de marbre du toit furent refaites de 1450 à 1465, en même temps qu’on posa les lames de plomb.
- ↑ En 1296, d’après Villani. (Liv. VIII, ch. XVII.)
- ↑ Décret de 1294.
- ↑ Liv. VIII, chap. IX.
- ↑ Elles ont un peu cédé sous le poids de la coupole, ce qui a amené une grande lézarde sans danger.
- ↑ Pietro Valeriano di Piperno.