beaucoup de ses amis, gentilshommes d’Arezzo[1]. Étant retourné, après ces œuvres, dans sa patrie, il fit plusieurs peintures sur bois grandes et petites, mais il ne resta pas longtemps à Sienne, parce que, appelé à Florence, il peignit à Santo Spirito la chapelle de saint Nicolas[2], dont nous avons fait mention ci-dessus, ainsi que d’autres œuvres qui furent détruites par le malheureux incendie de cette église.
Dans la ville de San Gimignano di Val d’Elsa, il commença, dans l’église paroissiale, plusieurs fresques tirées de l’Ancien Testament[3], qu’il était près de terminer, lorsqu’il tomba un jour, du haut de l’échafaudage, et se brisa les membres si malheureusement qu’il mourut en deux jours, pour le plus grand dommage de l’art. Les habitants de la ville lui donnèrent une sépulture honorable dans la dite église, et couvrirent son tombeau de vers à sa louange. Giovanni d’Asciano conduisit à bonne fin le dernier ouvrage de son maître. Parmi ses autres élèves, on compte Luca di Tomè, qui laissa à Sienne et dans toute la Toscane nombre de peintures[4].
Les productions du Berna datent de l’an 1381 environ. Il était bon dessinateur, et ce fut lui le premier qui commença à bien dessiner les animaux.
Sans aucun doute, les hommes qui se distinguent par quelque invention remarquable prennent une grande place dans les livres de ceux qui écrivent l’histoire, et cela provient de ce que, à leur apparition, les nouveautés excitent toujours plus d’admiration que tous les perfectionnements qu’on y apporte après coup. C’est ainsi que Duccio[5], peintre siennois, justement réputé, fut le premier à faire de ces travaux en marbre, qui sont pleins de figures gravées en creux[6], tels que ces merveilles qu’on voit actuellement sur le parquet du Dôme de Sienne.