style, et Paolo Uccello, qui lui fit beaucoup d’honneur. On voit son portrait, peint par lui-même, dans le Campo Santo de Pise[1].
Jacopo di Casentino[2] fut du nombre de ces peintres qui s’efforcèrent de marcher sur les traces de Giotto, de Taddeo Gaddi et autres maîtres, et d’acquérir, à leur exemple, honneurs et richesses. Il appartenait à la famille de Messer Cristoforo Landino da Pratovecchio, et il fut placé par le père gardien de la Vernia auprès de Taddeo Gaddi qui travaillait alors dans ce couvent, pour y apprendre le dessin et l’usage des couleurs. En peu d’années, il réussit si bien, qu’ayant suivi Taddeo à Florence, avec un autre de ses disciples, Giovanni da Milano, après divers travaux, on lui donna à peindre, pour les Tintori, le tableau que l’on voit, à Santo Nofri, au coin des jardins, vis-à-vis de San Giuseppe ; le tabernacle de la Madone du Mercato Vecchio[3] renfermant un tableau en détrempe, et celui de la place San Niccolo, au coin de la Via del Cocomero, qui tous deux ont été repeints, il y a peu d’années, par un artiste assurément moins habile que Jacopo. Comme à cette époque on venait d’achever les voûtes d’Or San Michele, qui reposent sur les douze pilastres, et qu’on y avait posé un toit rustique, pour rester autant que possible dans le style voulu, cet édifice devant servir de grenier public, Jacopo di Casentino, regardé déjà comme un peintre très habile, fut chargé de décorer ces voûtes[4], avec ordre d’y peindre les Patriarches, quelques Prophètes et les chefs des tribus ; en tout, seize figures sur fond d’outremer, aujourd’hui à moitié effacées, sans les autres ornements. Il peignit ensuite, sur les parois inférieures et sur les pilastres, plusieurs miracles de la Vierge, et d’autres sujets où l’on reconnaît facilement sa manière. Il retourna ensuite dans le Casentino, et y laissa nombre de peintures à Pratovec-