Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/266

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tère degli Angeli, chapelle degli Alberti, à main droite[1]. À la même époque, et peut-être avant, il peignit à Santa Trinità de Florence une fresque et le tableau dans la chapelle degli Ardinghelli, où il représenta au naturel Dante et Pétrarque, et qui fut très loué [2]. À San Pier Maggiore, il peignit la chapelle des Fioravanti[3], ainsi que le tableau d’une chapelle à San Piero Scheraggio[4] et la chapelle des Bartolini, dans l’église de Santa Trinità. On voit aussi de sa main, à San Jacopo sopra Arno, un tableau bien exécuté suivant la manière du temps[5]. Il peignit pareillement, dans la Chartreuse hors de Florence, quelques œuvres témoignant d’une grande pratique, et à San Michele de Pise, monastère de son ordre, quelques tableaux qui sont remarquables[6]. De même à Florence, dans l’église des Romiti, des Camaldules, qui a été détruite en même temps que le monastère, et qui a laissé le nom de Camaldules à cette partie au delà de l’Arno, outre d’autres œuvres, il fit un Christ en croix sur un tableau et un saint Jean, qui furent jugés admirables[7]. Finalement, après avoir souffert plusieurs mois d’un violent abcès, il mourut à l’âge de 55 ans ; ses frères lui donnèrent une sépulture digne de son mérite dans le chapitre de leur couvent[8].

De même qu’une seule souche donne souvent, avec le temps et par l’industrie des hommes, de nombreux rejets, ainsi dans le monastère degli Angeli, où de tout temps les moines s’adonnèrent à la peinture et au dessin, non seulement don Lorenzo, mais d’autres, avant lui, florirent dans les arts du dessin. Nous citerons un certain don Jacopo, Florentin, bien antérieur à don Lorenzo, qui fut le plus habile calligraphe, non seulement de Toscane, mais encore de toute l’Europe, comme le prouvent les vingt livres de chœur de grandes dimensions qu’il laissa dans son couvent[9], qui sont peut-être les plus beaux quant à l’écriture et les plus grands de l’Italie. À cause de ses travaux, le bon Père mérita que sa main droite, qui avait écrit de si beaux

  1. Tableau non retrouvé.
  2. Les peintures de don Lorenzo à Santa Trinità n’existent plus.
  3. Ibid.
  4. Église supprimée. Le tableau est perdu.
  5. Il en reste trois morceaux dans la sacristie. (Christ en Croix, saint-Jean, la. Vierge).
  6. Qui sont perdus.
  7. Ibid.
  8. Il avait quitté le couvent, dès le commencement du XVe siècle. Nous avons de lui un tableau de 1408 au musée de Cluny.
  9. Aciuellement à la bibliothèque Laurentienne.