Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/303

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tout le monde. Il arriva un moment où il ne put plus suffire à la tâche, et il décida ses frères, Ottaviano et Agostino[1], à abandonner la sculpture pour partager ses travaux qui étaient beaucoup plus rémunérateurs. Outre les productions qu’ils envoyèrent en France et en Espagne, ils exécutèrent également quantité d’œuvres en Toscane où, entre autres choses, ils firent pour Piero de Medici, dans l’église San Miniato al Monte, la voûte de la chapelle de marbre, qui repose sur quatre colonnes au milieu de l’église et qu’ils couvrirent d’ornements octogones d’une beauté admirable. Mais le travail le plus remarquable, en ce genre, qui soit sorti de leurs mains est, dans la même église, la voûte de la chapelle de San Jacopo, où est enterré le cardinal de Portogallo. Cette voûte, qui est sans arêtes, porte dans les coins quatre médaillons, renfermant les quatre Evangélistcs, et au sommet, également dans un médaillon, le Saint-Esprit. Tout l’intervalle est rempli d’écaillés qui forment des cercles concentriques et allant en diminuant. On ne saurait voir mieux dans ce genre, ni aucune œuvre aussi bien murée et assemblée[2].

Dans l’église San Pier Buonconsiglio, au delà du Mercato Vecchio, Luca représenta, dans l’arc qui surmonte la porte, une Madone entourée d’anges[3], qui paraissent vivants et, sur la porte d’une petite église[4], voisine de San Pier Maggiore, dans un arc, une autre Madone, avec des anges, qu’on s’accorde à trouver admirables. On lui doit également toutes les figures émaillées[5] qui sont à l’intérieur et à l’extérieur du chapitre de Santa Croce, construit pour la famille des Pazzi, sur les dessins de Filippo Brunellesco. On dit que Luca envoya au roi d’Espagne quelques figures en ronde-bosse fort belles, avec d’autres œuvres faites en marbre. Il fit encore à Florence, pour être envoyé à Naples, le tombeau en marbre de l’infant, frère du duc de Calabre, portant des ornements émaillés, et dans le travail duquel il fut aidé par Agostino, son frère.

Luca chercha ensuite le moyen de peindre des figures et des sujets, sur des plaques en terre cuite, pour donner de la vie à ses peintures et il l’expérimenta dans un médaillon, placé à l’extérieur d’Or San Michele[6],

  1. Vasari fait erreur ; ils n’étaient pas parents de Luca. — Agostino di Antonio di Duccio, 1418-1498, sculpteur. Son frère Ottaviano fut orfèvre.
  2. Tous les travaux de Luca à San Miniato existent encore.
  3. Existe encore.
  4. Via dell’Agnolo ; cette Vierge existe encore.
  5. Existent encore.
  6. Incomplet ; Luca exécuta quatre armoiries pour les Arts de la Soie, des Marchands, des Tailleurs de pierre, des Médecins et Pharmaciens ; existent encore.