Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 01.djvu/464

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son Fils au cou et entourée de quatre petits anges. Ce tableau qui, pour une œuvre en détrempe, ne saurait être mieux exécuté, fut placé dans l’église des Jésuites, hors de la Porta a Pinti ; mais, après la ruine de cette église, on le posa dans celle de San Giovannino, à l’intérieur de la Porta a San Pier Gattolini, où est le couvent de cet ordre.

Dans l’église de Cestello, il fit un tableau, terminé par David et Benedetto, ses frères, qui représente la Visitation de la Vierge[1], où l’on remarque plusieurs têtes de femmes fort gracieuses. Dans l’église degli Innocenti, il fit en détrempe une Adoration des Mages[2], très estimée, dans laquelle sont de très belles têtes, d’une phisionomie variée, tant de jeunes gens que de vieillards ; on reconnaît particulièrement dans celle de la Vierge toute la beauté pudique et gracieuse que l’art est capable de donner à la mère du Fils de Dieu. Dans le couvent de San Marco, il laissa un tableau[3], dans le transept de l’église, et une Cène[4] peinte à fresque dans l’Hôtellerie. Giovanni Tornabuoni a, dans sa maison, un tableau rond renfermant l’Adoration des Mages[5], qui est exécuté avec grand soin. Au petit hôpital[6], pour Laurent le Magnifique, il peignit une scène de Vulcain, dans laquelle on remarque plusieurs figures nues fabricant, au marteau, des foudres pour Jupiter. À Florence, dans l’église d’Ognissanti, il fit, à fresque, en concurrence de Sandro Botticello, un saint Jérôme[7] entouré de quantité d’instruments et de livres d’étude. Les religieux d’Ognissanti, ayant voulu changer de place le chœur de leur église, ont armé de solides ferrements cette figure et celle de Botticello et les ont transportées, sans aucune lésion, au milieu de l’église[8], près de la porte qui conduit au chœur. Il peignit encore l’arc au-dessus de la porte de Santa Maria Ughi[9] et un petit tabernacle pour l’Arte di Linaiuoli, de plus, un saint Georges, très beau, qui tue le dragon[10], dans la même église d’Ognissanti. Vraiment Domenico entendit parfaitement la manière

  1. Actuellement au Musée du Louvre ; peint en 1491, pour la chapelle de Lorenzo Tornabuoni.
  2. En place, datée MCCCCLXXXVIII.
  3. Disparu.
  4. Existe encore.
  5. Ce tableau, après être resté dans le palais Pandolfini, Via San Gallo, fut ensuite vendu en Angleterre. On croit le retrouver dans une peinture analogue appartenant à M. le docteur H. Haertel, à Leipsick, datée MCCCCLXXXVII.
  6. Près de Volterra ; peinture en mauvais état.
  7. Existe encore ; signé 1480.
  8. En 1564.
  9. Église détruite en 1785.
  10. N’existe plus.