Galasso de Ferrare, voyant que Piero della Francesca avait été largement récompensé par le duc et qu’en outre il avait été bien traité à Ferrare, conçut l’envie, après la mort de celui-ci, de s’adonner à la peinture, en sorte qu’il s’attira à Ferrare le renom d’un maître excellent Il fut vu d’un bien meilleur œil après qu’étant allé à Venise il apprit le procédé de la peinture à l’huile qu’il rapporta à Ferrare. Aussi voit-on quantité de figures peintes de cette manière, dans plusieurs églises. Étant allé ensuite à Bologne sur la demande de quelques religieux de l’ordre de Saint-Dominique, il peignit à l’huile une chapelle de San Domenico. Il travailla ensuite à Santa Maria del Monte hors de Bologne, couvent des Moines noirs et devant la porte de San Mammolo : il y fit plusieurs fresques, de même qu’à la Casa di Mezza, sur la même route, il peignit toute l’église à fresque et y représenta des sujets du Vieux Testament.
Il eut toujours des manières excellentes et se montra toujours courtois et agréable, ce qui provint de ce qu’il vécut et habita plus hors de sa patrie que dans celle-ci. À la vérité, comme il n’était pas très réglé dans sa vie, il abrégea ses jours, qui ne dépassèrent pas la cinquantaine ou environ[1].
- ↑ Galeazzo, fils de Matteo, cordonnier, est cité dans les comptes de la famille d’Esté de 1460 à 1453, comme peignant dans le palais de Belliguardo. Il signait G. G. — Ses œuvres sont rares (un tableau de l’Adoration des Mages en Angleterre, collection Bromley). — Ses peintures de Bologne n’existent plus
