d’abord dans ce mur de nombreux clous, tantôt moins, tantôt plus, suivant les points où il y aura des figures. Il encastre dans ce réseau de clous de petits fragments de briques ou de tufs, dont les pointes ou têtes doivent retenir le premier stuc, épais et rugueux. Il l’aplanit ensuite avec soin et attention, pendant qu’il se raffermit. Il poursuit ce travail, en passant et repassant des pinceaux mouillés, en sorte qu’il amène son œuvre à perfection, comme si elle était en cire ou en terre. En employant cet appareil de clous et de ferrements, fixés à demeure, et plus ou moins grands, suivant le besoin, on orne de stucs les voûtes, les compartiments et les vieilles bâtisses. C’est ce qui a été pratiqué, dans toute l’Italie, par quantité de maîtres qui se sont adonnés à cet art. Il ne faudrait pas croire qu’un pareil travail soit peu durable. Au contraire, il se conserve indéfiniment, et le stuc devient tellement dur une fois posé, qu’il ressemble à du marbre avec le temps.
Chapitre VII. — Comment on fait les statues en bois et quel bois est le meilleur.
Celui qui veut qu’une statue en bois puisse être traitée avec perfection,
doit d’abord faire un modèle en cire ou en terre, comme nous avons
dit. Cette sorte de sculpture a été très en usage dans la religion chrétienne,
puisqu’une infinité de maîtres ont produit quantité de crucifix
et diverses autres œuvres en bois. De fait, on ne donne jamais au bois
cet aspect charnu et moelleux que nous voyons dans les statues en
métal, en marbre, en stuc, en cire et en terre. Quoi qu’il en soit, le
meilleur de tous les bois que l’on emploie en sculpture est le tilleul. Il
a les pores égaux sur toutes ses faces, et il se soumet plus facilement à
la lime et au ciseau. Mais comme l’artiste ne peut faire sa statue d’un
seul bloc, s’il veut la faire grande, il faut qu’il ajoute des morceaux,
soit en hauteur, soit en largeur, suivant la forme qu’il veut donner à
sa statue. Pour faire cet assemblage, de manière qu’il tienne, il ne faut
pas employer le mastic de menuisier qui ne tiendrait pas, mais de la
colle à miroir. On la dissout, et après avoir échauffé les morceaux de
bois, on les assemble et on les resserre, non pas avec des clous de fer,
mais avec des chevilles du même bois. Cela fait, l’artiste travaille le
bloc et le sculpte, en suivant la forme de son modèle. On a vu, de la
main des artistes qui font de pareilles sculptures, des œuvres très remarquables
en buis, et d’admirables ornements en noyer. Quand ils sont
en beau noyer qui soit noir, ils ressemblent à du bronze. Nous avons