Page:Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes 02.djvu/249

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mon, le Combat livré par les Pygmées à Hercule, Abel tué par Caïn et pleuré par ses parents, le Sacrifice d’Abraham et quantité d’autres que nous passons sous silence, car on ne peut vraiment se défendre d’un profond étonnement lorsqu’un songe à tout ce qui a été fait sur cuivre et sur bois. Enfin, qu’il nous suffise de citer les portraits de notre livre, dessinés par Giorgio Vasari et ses élèves, et gravés par Maestro Cristofano Coriolano[1], lequel ne cesse de produire, à Venise, des ouvrages dignes de mémoire.

Si, grâce aux estampes, les gens d’au delà des montagnes ont connu les peintures de l’Italie, et si les Italiens ont connu celles des pays étrangers, ils en sont redevables principalement à Marc Antonio, qui, comme nous l’avons déjà dit, a grandement aidé aux progrès de la gravure, et n’a encore été surpassé par personne, bien que certains artistes, peu nombreux d’ailleurs, l’aient égalé en quelques points.

Marc Antonio mourut à Bologne[2], peu de temps après son départ de Rome. Il a été introduit, étant encore jeune, par Raphaël, dans sa fresque d’Héliodore, sous la figure d’un des estafiers qui portent le pape Jules II.

En terminant cette notice relative à Marc Antonio de Bologne et à d’autres graveurs, je dirai que j’ai voulu faire ce récit, long, mais nécessaire, afin de satisfaire non seulement ceux qui étudient nos arts, mais encore tous ceux qui en sont amateurs.


 

Antonio da SAN GALLO
Architecte florentin, né en 1455, mort en 1546

Antonio[3], fils de Bartolomeo Picconi, tonnelier à Mugello, apprit dans son enfance le métier de menuisier ; mais il quitta Florence, ayant appris que Giuliano da San Gallo, son oncle, était occupé à Rome, avec Antonio, son frère. S’étant donc mis de grand cœur à étudier l’architecture et travaillant avec ses oncles, il annonçait les grandes espérances qu’il tint dans son âge mûr et dont nous voyons les preuves dans les monuments qu’il construisit par toute l’Italie. Or il arriva que Giuliano, ne pouvant plus travailler, à cause de sa maladie de la

  1. On manque de renseignements sur son compte.
  2. À une date inconnue.
  3. Né en 1483, suivant la déclaration à l’Estimo de son père, Bartolommeo d’Antonio. Son nom de famille était Cordiani.