exposés dans des monuments publics. À San Sebastiano de Venise, dans la chapelle des Pellegrini, il laissa un saint Jacques et deux pèlerins[1]. Dans l’église del Carmine, il peignit sur une voûte une Assomption[2], et, dans la chapelle della Presentazione, le Christ présenté au temple par sa mère[3]. Il introduisit de nombreux portraits dans ce tableau, dont la meilleure figure est une femme qui allaite un enfant, et qui est vêtue d’une robe jaune, traitée à la manière vénitienne, c’est-à-dire largement brossée, mais non terminée.
Daniello, pendant son enfance, ayant appris quelque peu à dessiner sous la direction de Giovannantonio Sodoma, qui alla exécuter, à cette époque, quelques travaux ci Volterra, entra, après le départ de celui-ci, dans l’atelier de Baldassare Peruzzi, où ses progrès furent beaucoup plus grands et plus rapides ; mais, pour dire la vérité, il n’eut pas alors grande réussite, car autant il apportait d’application et de constance à l’étude, autant son esprit et sa main le servaient peu. Aussi reconnaît-on, dans les premières œuvres qu’il fit à Volterra, une grande difficulté d’exécution. Il peignit ainsi à fresque et en clair-obscur la façade de la maison de Messer Mario Maffei[4]. Lorsqu’il eut achevé ce travail, qui le mit en réputation et en crédit, il sentit la nécessité de s’éloigner de sa patrie, où il n’avait ni modèles antiques ou modernes à étudier, ni concurrents pour stimuler son activité, et résolut d’aller à Rome, où il avait appris que bien peu s’occupaient alors de peinture, Perino del Vaga excepté. Mais, avant de partir, il se dit qu’il fallait emporter quelque œuvre terminée qui le fit connaître ; aussi, ayant peint sur une toile et à l’huile un Christ battu à la colonne, avec beaucoup de figures, et y ayant mis toute l’application dont il était capable en se servant de modèles et de dessins faits d’après l’original, il remporta avec lui. Arrivé à Rome, il n’y fut pas depuis longtemps que, par l’entremise d’amis, il montra cette peinture au cardinal Trivulzi, qui non seulement l’acheta, mais encore consacra son