Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/107

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2e CANTONNIER.

S’il n’a pas de retard !… On a signalé de nouvelles troupes d’Indiens Paunies dans le pays, et ils ne regardent pas plus à arrêter un train qu’une diligence !… (Quelques indiens Paunies commencent à apparaître par la gauche dans le fond.)

1er CANTONNIER.

Il fait froid, ce matin.

2e CANTONNIER.

Oui, le soleil va se lever.

1er CANTONNIER.

Nous avons encore le temps… Rentrons nous chauffer avant l’arrivée du train.

2e CANTONNIER.

Rentrons ! (Ils rentrent dans la maisonnelle. Les Paunies se glissent peu à peu vers la maisonnette en rampant sur les rails. Deux ou trois d’entre eux enfoncent la porte. On entend des cris. Puis tout se tait, et les Paunies reparaissent un couteau à la main.)


Scène I

UN CHEF PAUNIE, PAUNIES.
(Les Indiens sont au nombre de vingt. Ils se groupent autour du chef.)
LE CHEF, après les cris.

Le train va arriver.

UN PAUNIE.

Nous ne sommes que vingt.

LE CHEF.

C’est vrai, mais nous n’attaquerons pas le train tout entier.

LE PAUNIE.

Que le chef ordonne.

LE CHEF.

Les voyageurs seront nombreux sans doute… mais ils s’arrêtent ici, et quand ils repartiront, ne peuvent-ils pas laisser en arrière la dernière voiture que nous aurons détachée ?…

LE PAUNIE.

Oui… et alors… (On commence à entendre le hennissement de la machine.)