Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/147

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ARCHIBALD.

Bravo ! Je le comprends et il a raison. Qu’on démolisse les bastingages, la dunette, que l’on brise ce pont qui nous porte, que l’on arrache ces bordages jusqu’à la flottaison, s’il le faut, et de tout ce bois, que l’on charge les fourneaux jusqu’à la gueule ! Est-ce cela, capitaine ?

FOGG.

Oui, c’est cela, mes amis !

ARCHIBALD.

Aux outils ! aux outils !

(On commence à exécuter les ordres de Fogg. On démolit la dunette, les bastingages. On amène le mât de hune, et on attaque le grand mât par le pied. Pendant ce temps le capitaine est allé à Fogg.)

LE CAPITAINE.

Brûler mon navire !

FOGG.

Est-ce qu’il n’est pas à moi ?

ARCHIBALD.

Il est à nous, monsieur.

LE CAPITAINE.

Vous l’avez payé, et vous allez le brûler ?…

FOGG.

Certainement.

LE CAPITAINE.

Il commence à m’aller cet homme-là ! Cet Anglais, c’est un vrai Américain ! Il veut arriver, il faut qu’il arrive ! Au feu le navire ! (Il se mêle au groupe de matelots et manie la hache.)

ARCHIBALD, criant aux matelots.

Tiens bon !

FOGG, au contremaître.

Eh bien ?

LE CONTREMAÎTRE.

Nous avons 35 tours à la minute, mais la vapeur s’échappe par les soupapes.

FOGG.

Alors… chargez les soupapes !

LE CAPITAINE.

Mais nous allons sauter !…