Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AYRTON.

Harry Grant et son fils resteront. Le froid et la faim les auront bientôt tués !

TOUS.

Oui ! oui !

DICK.

Embarquons-nous donc, et qu’il ne nous trouve pas à son retour !

AYRTON.

Embarquez d’abord les provisions qui ont été sauvées. C’est peut-être tout ce que pourra fournir le Britannia. Elles nous suffiront pour une traversée qui ne doit pas dépasser trois semaines. Et maintenant, capitaine Grant, à nous deux ! (Les matelots commencent à exécuter les ordres d’Ayrton. Le baril de biscuit est roulé vers la chaloupe qui a été amenée à la pointe de l’Îlot. Le quartaut d’eau-de-vie est encore en scène.)

1er MATELOT.

Eh ! capitaine Ayrton, il fait diantrement soif par ici !

TOUS.

Oh ! oui, capitaine !

AYRTON.

Harry Grant vous a défendu de boire… eh bien, buvez, camarades, buvez ! (Ils se mettent à vider, dans des gobelets, l’eau-de-vie contenue dans le quartaut. Burck emplit une bouteille.)

TOUS.

À boire, à boire !

BURCK.

À moi, de l’eau-de-vie, à moi !… puisque je ne peux pas me venger tout de suite, il faut que j’endorme ma colère ! (Il boit.)

AYRTON.

Elle ne s’en réveillera que plus terrible, n’est-ce pas, Burck ?

BURCK.

Il a fait couler mon sang !… Je ferai couler le sien jusqu’à la dernière goutte ! (Il boit.)

FORSTER.

À la santé du nouveau capitaine !

TOUS.

À la santé d’Ayrton.