Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/223

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ROBERT.

Mais s’ils ont été, comme vous le dites, emmenés dans l’intérieur des terres, comment auraient-ils jeté cette bouteille à la mer ?

PAGANEL.

Comment ? Rien de plus simple, mon ami ! Le capitaine Grant n’a-t-il pu jeter cette bouteille dans un fleuve, et ce fleuve la conduire à l’Océan ?

MARY.

C’est vrai, monsieur.

GLENARVAN.

Décidément, M. Paganel a raison. Il n’y a plus d’objection possible !…

MULRAY, entrant.

Nous sommes en communication avec le Saint-Laurent.

PAGANEL.

Bien ! Faites embarquer mes malles.

ROBERT.

Comment… vous voulez encore partir… nous quitter ?

PAGANEL.

Certes…

ROBERT.

Allons donc !… Est-ce que vous le pouvez ?

PAGANEL.

Si je le peux…

MARY.

Mon frère a raison, monsieur. Vous avez affirmé que vous iriez au lieu du naufrage, les yeux fermés ! Par pitié, ne nous abandonnez pas, ne nous quittez pas, monsieur !

PAGANEL.

Mademoiselle, certainement… je voudrais… mais c’est imposs…

ROBERT, vivement.

Je vous en prie, monsieur, je vous en conjure !… (Saisissant Paganel par son habit.) D’ailleurs, je ne vous laisserai pas vous en aller !

PAGANEL.

Comment ! comment, jeune homme !…

ROBERT.

Non, monsieur, non ! non ! je m’attache à vous !

PAGANEL.

Et ma mission, mes enfants, ma mission !