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MARGARET.

Quelqu’un !

PASSEPARTOUT.

Mon maître !

MARGARET.

Votre futur maître !

PASSEPARTOUT.

Mais non ! je l’ai payé !… Il est à moi.

(Passepartout se lève.)

Scène III

PASSEPARTOUT, FOGG.

(Fogg entre par la droite, marche d’un pas automatique, va s’asseoir près de la table aux journaux, le corps droit, la tête haute, les deux pieds rapprochés comme ceux d’un soldat qui présente les armes. Il prend un vaste journal dont il commence la lecture.)

PASSEPARTOUT, à part, l’observant.

Quel chef-d’œuvre de précision ! Comme c’est huilé ! comme ça marche !

MARGARET.

C’est admirable !… admirable !… (Elle sort.)

PASSEPARTOUT, à part.

Maintenant traitons. (Haut.) Monsieur, je suis le valet de chambre de Monsieur dont on a parlé à Monsieur.

(Fogg abaisse son journal et regarde Passepartout sans faire un geste.)
FOGG.

Vous êtes Français et vous vous nommez John ?

PASSEPARTOUT.

Jean, n’en déplaise à Monsieur. Jean Passepartout, un surnom qui m’est resté et que justifiait mon aptitude naturelle à me tirer d’affaire.

FOGG.

Passepartout me convient. Voilà plusieurs années d’ailleurs que vous êtes au club et on a toujours été satisfait de vos services.

PASSEPARTOUT.

J’ajouterai que je suis au courant des habitudes de Monsieur. Le lever à huit heures, le thé et les rôtis à huit heures vingt-trois, le courrier à neuf heures trente-cinq, la coiffure à dix heures moins sept, l’armoire B série H pour les pantalons, l’armoire S série K pour les gilets… l’eau