Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/251

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PAGANEL.

Attendez ici ! Je vais vous envoyer cette lettre.

ELMINA.

Mille remerciements, monsieur !…

PAGANEL, la regardant.

Elle est gentille !… Jeune mousse, vous êtes gentille !…

ELMINA.

Vous dites ?…

PAGANEL.

Je pense que vos juges vous absoudront ! Quant à ce pauvre Bobinet… Glou !… glou !… glou !… (Il sort.)

ELMINA.

Et moi aussi, je pense qu’ils m’absoudront !… Sans ça, comme je resterais ici !


Scène VII

ELMINA, puis BOB.
ELMINA.

Oh ! je vais donc quitter enfin cet affreux habit d’homme ! Je ne serai plus forcée de grimper, comme un écureuil, dans la mâture, et en redescendant, de fumer cette horrible pipe, pour donner le change aux matelots du bord ! (Tirant la pipe de sa poche.) Oh ! cette pipe, cette abominable pipe ! J’ai eu beau en casser plus de cent, les unes après les autres, il s’est toujours trouvé un camarade tout prêt à m’en donner une nouvelle !… Ça les amusait de voir que ça me retournait le cœur… et ils me forçaient de fumer ! Ah ! mon Bob, tu es bien vengé !…

BOB, entrant.

Ah ! voilà le petit matelot en question…

ELMINA.

Quelqu’un !… Dissimulons encore.

BOB, d’une voix féminine.

Jeune homme, voici une lettre qui… (Regardant Elmina.) une lettre que… Ah ! ciel de Dieu !

ELMINA, le regardant.

Ah ! Dieu du ciel !