Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/316

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STROGOFF.

Depuis deux ans !… mais je viens d’obtenir un congé pour aller la voir, et je vais partir.

LE GOUVERNEUR.

Il n’est plus question de congé ! il n’est plus question de ta mère !… Je vais te remettre une lettre que je te charge, toi, Michel Strogoff, de porter au Grand-Duc du czar.

STROGOFF.

Je porterai cette lettre.

LE GOUVERNEUR.

Le Grand-Duc est à Irkoutsk.

STROGOFF.

J’irai à Irkoutsk.

LE GOUVERNEUR.

Mais tu ignore que le pays est envahi par les Tartares, qui auront intérêt à intercepter la lettre, et il faudra traverser ce pays !

STROGOFF.

Je le traverserai.

LE GOUVERNEUR.

Passeras-tu par Kolyvan.

STROGOFF.

Oui, puisque c’est la route la plus directe.

LE GOUVERNEUR.

Mais, si tu vois ta mère, tu risque d’être reconnu !

STROGOFF.

Je ne la verrai pas.

LE GOUVERNEUR.

Tu seras pourvu d’argent et muni d’un passeport au nom de Nicolas Korpanoff, marchand sibérien. Ce passeport te permettra de requérir les chevaux de poste. Il autorisera en outre, Nicolas Korpanoff à se faire accompagner, s’il le juge à propos, d’une ou plusieurs personnes, et il sera respecté même dans le cas où tout gouverneur ou maître de police prétendrait entraver on passage. Tu voyagera donc sous le nom de Korpanoff.

STROGOFF.

Oui, Excellence.