Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/337

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BLOUNT.

Vous me rendez raison ici même !

JOLLIVET.

Non, pas ici !… plus tard, après la bataille qui va avoir lieu et dont je tiens à rendre compte à ma cousine Madeleine.

BLOUNT, étonné.

La bataille ?

JOLLIVET.

Apprenez, cher confrère, que les armées russes et tartares vont se rencontrer dans deux jours.

BLOUNT.

Ah ! très biène !… Attendez oune minute… (Écrivant.) « Rencontre prochain des armées ennemies… » Continouyez, mister !… je tourai vous après !

JOLLIVET.

Merci… Cette bataille aura lieu à Kolyvan.

BLOUNT, écrivant.

« À Kolyvan » Kolyvan… per une K ?

JOLLIVET.

Par oune K !… oui !

BLOUNT.

Well, merci… C’était à l’épée, n’est-ce pas ?

JOLLIVET.

La bataille ?

BLOUNT.

Notre douel. Mais je voulais être généreuse, et puisque vous donnez à moi une renseignement pour mon journal, je laissai à vous le choix des armes.

JOLLIVET.

Du tout, du tout, je ne veux pas de faveur… Quelle est l’arme que vous préférez ?

BLOUNT.

L’épée, mister.

JOLLIVET.

Très bien !… Moi, j’aime mieux le pistolet. Alors nous choisissons l’épée pour vous, le pistolet pour moi,… et nous nous battrons à quinze pas.