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STROGOFF, assis près de la table.

Oh ! je ne croyais pas que l’accomplissement du devoir put jamais coûter aussi cher !

NADIA, le regardant.

Il pleure !… Il doit y avoir un mystère que je ne puis comprendre… un secret qui enchaînait son courage ! (Allant à lui.) Frère ! (strogofr relève la tête.) Il y a parfois des affronts qui élèvent, et celui-là t’a grandi à mes yeux.

(En ce moment, Blount pousse un cri. On voit passer au fond Jollivet sur l’âne de Blount.)

BLOUNT.

Ah ! mon hâne ! Arrêtez !… Il emportait mon hâne !…

JOLLIVET.

Je vous le rendrai à Kolyvan, confrère, à Kolyvan !

BLOUNT, accablé.

Aoh !


CINQUIÈME TABLEAU

L’Isba du télégraphe.

La scène représente un poste télégraphique près de Kolyvan, en Sibérie. Porte au fond, donnant sur la campagne. À droite un petit cabinet avec guichet, où se tient l’employé du télégraphe. Porte à gauche.


Scène I

L’EMPLOYÉ, JOLLIVET.
(On entend le bruit, sourd encore, de la bataille de Kolyvan.)
JOLLIVET, entrant par le fond.

L’affaire est chaude ! Une balle dans mon toquet !.. Une autre dans ma casaque !… La ville de Kolyvan va être emportée par ces Tartares ! Enfin j’aurai toujours la primeur de cette nouvelle… Il faut l’expédier à Paris !… Voici le bureau du télégraphe ! (Regardant.) Bon ! l’employé est à son poste, et Blount est au diable !… Ça va bien ! (À l’employé.) Le télégraphe fonctionne toujours ?