Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/350

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JOLLIVET.

C’est pour rien. (Il lui remet une liasse de roubles-papier, et continue à écrire.) Engagement des troupes russes et tartares… (À ce moment, la fusillade se fait entendre avec plus de force) Ah ! ah ! voilà du nouveau !

(Jollivet, quittant le guichet, court à la porte du fond pour voir ce qui se passe.)


Scène II

Les Mêmes, BLOUNT.
(Blount arrive par la porte de gauche.)
BLOUNT.

C’est ici le bioureau télégraphique… (Apercevant Jolivet.) Jollivette !… (Il va pour le saisir au collet, mais, arrivé près de lui, il se met à lire tranquillement par dessus son épaule ce que celui-ci a écrit.) Aoh !… Il transmettait des nouvelles plus nouvelles que les miennes !

JOLLIVET, écrivant.

Onze heures douze. — La bataille est engagée depuis ce matin…

BLOUNT, à part.

Très bien… Je faisais ma profit. (Il va au guichet, pendant que Jollivet continue d’observer ce qui se passe. (À l’employé.) Fil fonctionne ?

L’EMPLOYÉ.

Toujours.

BLOUNT.

All right !

L’EMPLOYÉ.

Dix kopeks par mot.

BLOUNT.

Biène, très biène !… (Écrivant sur la tablette.) Morning-Post, Londres. — De Kolyvan, Sibérie…

JOLLIVET, écrivant sur son carnet.

Grande fumée au-dessus de Kolyvan…

BLOUNT, écrivant, écrivant au guichet.

Oh ! bonne ! Grande fioumée s’élève au-dessus de Kolyvan.

JOLLIVET.

Ah ! ah ! ah ! Le château est en flammes !…