Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/370

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JOLLIVET.

Une jeune femme… et un petit enfant !… Elle, bonne comme une sainte ! lui, beau comme un ange !…

BLOUNT, avec reproche.

Oh ! vous aviez une femme et une toute petite bébé, et vous avez quitté eux !… oh ! Jollivet, Jollivet.

JOLLIVET, tristement.

Que voulez-vous ?… Nous étions pauvres, mon ami !

BLOUNT, pleurant.

Pauvres !… Et alors vous étiez forcé pour abandonner eux, et moi je reprochai à vous… j’accusai vous… Oh ! my friend, my dear friend !… I am a very bad man… your pardon… for… having spoken as !… I have done !… Je demandai pardone à vous. Jollivet, yes !… je demandai pardone, et quand le guerre était finie ici, je jurai que j’allai en France, je cherchai votre fémille, je servai pour père à votre pauvre petite bébé, et je servai pour méri… non !… je servai pour frère à votre bonne jolie femme… je promettai… je jurai… je… (Il lui serre la main, se jette à son cou et l’embrasse. — On entend un bruit de fanfare.)

JOLLIVET.

Qu’est-ce que cela ?

UN TARTARE, entrant.

C’est l’arrivée de l’émir Féofar. Tous les prisonniers doivent se prosterner devant lui… venez.

BLOUNT.

Prosterner !… je prosternerai pas !… je prosternerai jamais !… (Ils sortent.)

(Le décor change à vue et représente le camp tartare.)