Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IVAN.

L’heure où le soleil aura disparu de l’horizon.

SANGARRE.

À cette heure la capitale de la Sibérie sera en flammes !

IVAN.

Et ma vengeance s’accomplira ! Partons maintenant. (Au chef) Tu te souviendras ?

LE CHEF.

Je me souviendrai. (Ivan et Sangarre sortent.)


Scène II

LE CHEF, les soldats, LE SERGENT.
LE CHEF.

Prenons ici une demi-heure de repos, avant l’instant où nous devons remplir notre mission.

LE SERGENT.

Les hommes peuvent aller et venir ?

L’OFFICIER.

Oui, mais qu’ils ne s’éloignent pas ! Nous n’aurons pas trop de tous nos bras pour renverser le mur des réservoirs de naphte !

LE SERGENT.

C’est bien ! Allez, vous autres.

(Tous disparaissent après avoir déposé çà et là leurs fusils.)


Scène III

MARFA, puis L’OFFICIER et les tartares.
MARFA, entrant par la droite appuyée sur un bâton.

Mon pauvre enfant, toi, dont le regard s’est éteint en se fixant pour la dernière fois sur ta mère, où es-tu ?… Qu’es-tu devenu ? (Elle s’assied.) Une jeune fille, m’a-t-on dit… Nadia, sans doute… guide les pas de l’aveugle !… Tous deux se sont dirigés vers Irkoutsk, et, depuis un mois, j’ai suivi la grande route sibérienne !… Mon fils bien-aimé, c’est