Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/399

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MARFA.

Et qu’il n’a pu se servir de cette arme !

L’OFFICIER.

Aveugle ?… Nous allons bien savoir s’il l’est réellement !

MARFA, bas.

Que va-t-il faire ?

L’OFFICIER.

Tes yeux son éteints, as-tu dit ?

STROGOFF.

Oui.

L’OFFICIER.

Eh bien ! je veux te voir marcher sans guide, sans appui !… Éloignez ces deux femmes, et toi, marche ! (Il tire son épée.)

STROGOFF.

De quel côté ?

L’OFFICIER, tendant son épée vers ta poitrine de Strogoff.

Droit devant toi.

NADIA.

Mon Dieu !

MARFA, pousse un cri en fermant la bouche.

Ah !…

STROGOFF, marchant sur l’épée, et s’arrêtant au moment où la pointe lui entre dans la poitrine.

Ah !… vous m’avez blessé !

MARFA, s’élançant vers lui.

Michel ! mon pauvre enfant !…

NADIA.

Frère !

MARFA, à l’officier.

Vous êtes un assassin !

L’OFFICIER.

Alors, c’est une de ces deux femmes qui a tué ce soldat !

MARFA.

C’est moi.

STROGOFF, à Marfa.

Non, ma mère ! je ne veux pas… je ne veux pas…

MARFA, à part, à Strogoff.

Pour sauver notre Sibérie, il faut que tu sois libre !… Je le défends de parler !