Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/78

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NÉMÉA.

Aouda ! ma chère Aouda !

ARCHIBALD.

Ah ! voilà en effet une jolie personne !

AOUDA.

Ah ! Néméa ! Néméa !

NÉMÉA.

Chère Aouda, toi que je croyais à jamais perdue, que je suis heureuse de te presser dans mes bras !

AOUDA, montrant Fogg ; puis Archibald et Passepartout.

Mon sauveur !… mes sauveurs ! Tu peux les remercier, Néméa. C’est à eux que je dois la vie.

NÉMÉA.

Messieurs, je ne vous connais pas encore ; mais, vous qui me l’avez conservée, je vous aime déjà tous et de tout mon cœur.

ARCHIDALD, à part.

Elle est gentille, cette petite !

PASSEPARTOUT, à part.

J’en suis de ces tous-là, moi ! (Néméa va à Fogg et lui serre la main, à Archibald qui lui secoue la main à l’américaine, puis à Passepartout qui s’en défend.)

NÉMÉA.

Je le veux ! je le veux !

ARCHIDALD, à part.

Très gentille ! très gentille !

AOUDA, à Néméa.

Mais tu étais donc seule ici, ma pauvre sœur ?

NÉMÉA.

Oui, seule, sans protecteur et déjà bien inquiète de l’avenir !

AOUDA.

Mais maintenant me voici, et nous vivrons ensemble !

NÉMÉA, vivement.

Toi rester ici, dans cette ville, si voisine des territoires indépendants, je ne le veux pas ! je ne le veux pas !

CORSICAN.

Pourquoi donc ?

NÉMÉA.

Parce qu’il y a un mois à peine, des affidés de ces brahmanes ont bien su arracher de cette ville et soustraire à la protection des lois