Page:Lesage - Histoire de Gil Blas de Santillane, 1920, tome 1.djvu/11

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gues, et la page qu’il a donnée sur Gil Blas n’ajouterait guère à la précédente.

M. Saint-Marc Girardin qui, dans un concours de 1822, n’eut que l’accessit, a publié aussi son Éloge de Le Sage, un peu mince, mais où il y a des aperçus. Il dit, à un endroit, du style de l’auteur :


« Son expression est comme sa pensée, simple et sans affectation ; rapide et spirituelle, elle se prête avec souplesse à la gaieté dans les récits, à la satire dans les portraits ; toujours exempt de mauvais goût, quoiqu’il fasse souvent parler des Espagnols beaux esprits, Le Sage ne cherche pas les saillies, il les rencontre ; enfin, il semble en quelque sorte avoir voulu peindre lui-même son style, lorsque le comte d’Olivarès, après avoir lu un mémoire rédigé par Gil Blas, lui dit : « Santillane, ton style est concis et même élégant : il n’est qu’un peu trop naturel ». Cette simplicité qui pouvait déplaire au comte d’Olivarès, a plu au public qui dans un roman veut que le style, toujours rapide et facile, se prête à l’impatience de sa curiosité. »


Mais le plus autorisé des jugements, celui qui devait compter le plus et rester, est tout naturellement celui de Walter Scott, le rénovateur du genre. Cet aimable génie si ouvert, si bienveillant, si exempt d’envie, ayant à parler de Le Sage dans sa Biographie des Romanciers célèbres, l’a fait avec une abondance de cœur, une richesse de vues, une sympathie d’intelligence telle qu’on ne peut l’attendre que d’une âme fraternelle :


« De tous ceux qui connaissent ce charmant ouvrage dit-il au sujet de Gil Blas en particulier, et qui aiment à se rappeler, comme une des occupations les plus agréa-