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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

au dire du médecin, la cause première de la maladie à laquelle il devait succomber. Comme le sage, il se prépara à la mort sans la craindre ni la désirer, s’en remettant entièrement à la volonté de Dieu.

Le 18 juillet 1859, il écrivait à son vieil ami :

« Comme Monseigneur Graveran, j’ai un cancer bien prononcé à l’estomac ; tu sais qu’avec un tel nourrisson on est bientôt épuisé. Que veux-tu, mon cher Lescour, je me résigne avec une sorte de plaisir, je t’assure, j’ai vu mourir mes meilleurs amis, je les ai pleures, je les pleure encore presque tous les jours. Quel mal d’aller les rejoindre ? Je ne demande qu’une grâce au bon Dieu, celle de pouvoir souffrir et de mourir, comme a souffert et comme est mort notre saint évêque de Quimper ; puis, d’être enterré dans le cimetière de Hanvec, dans une tombe que j’ai choisie depuis 5 à 6 ans et qui renferme encore les restes de M. Guennou, un de mes prédécesseurs. »

Depuis quelques mois, la vie de M. l’abbé Kerloc’h n’était plus qu’un long martyre. Dieu lui donna la grâce qu’il avait demandée de souffrir et de mourir comme Monseigneur Graveran, ce saint François de Salles de notre Bretagne. Pas une plainte, pas même un gémissement ; en un mot, sa patience, durant ces atroces souffrances qui arrachaient des larmes aux assistants, ne saurait être mieux comparée qu’à celle dont notre défunt évêque donna le sublime exemple. L’exemple du saint prélat ne pouvait manquer d’être suivi par l’un de ses plus sincères et zélés admirateurs. Toujours pénétré jusqu’au dernier moment des devoirs de sa charge pastorale, l’abbé Kerloc’h s’entretenait avec ses vicaires des intérêts de ses chers paroissiens ; toujours sensible aux visites de ses fidèles amis, il les voyait avec plaisir, leur parlait de sa fin