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LA HARPE DE RUMENGOL

Quel prodige que celui-ci, ô enfauts d’Arvor !
Livrons-nous à l’allégresse, il est l’honneur du pays ;
Chantons avec des larmes de joie, chantons à haute voix,
A l’Evêque blanc, chantons dans ce pays, des louanges immortelles.

Comme au pied du mont Oreb, Moïse tout tremblant
Au bruit du tonnerre écoutait la voix de Dieu,
De même notre Joseph balbutie au Roi des cieux :
« Oui, je serai prêtre, grâces à vous, Seigneur ! »

Debout sur la montagne, il voit dans la vallée
Se dessiner Landévennec avec son abbaye ;
Là, sous les décombres, sous les ronces et le lierre
Reposent maintenant les moines couchés dans leurs tombeaux.

Et le jeune homme va droit à l’abbaye ;
Il s’agenouille sur une tombe séculaire, et dans
Sa prière à saint Guénolé, premier abbé du saint lieu,
Il demande la grâce de devenir un bon prêtre.

A l’aurore, lorsqu’il voit briller à l’horizon
La gracieuse tour de l’église de Rumengol,
Il songe au jour où sa mère le voua à la Vierge de ce sanctuaire
Qu’il visite incontinent en passant le bras de mer du Faou.