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LA HARPE DE RUMENGOL

La pluie tombe à torrents, le vent en mugissant
Fait ployer la cime des arbres et soulève les vagues en furie ;
Dieu veuille qu’il n’y ait aucun navire en mer !
Il périrait infailliblement sous l’effort de la tempête.

J’aperçois, hélas ! devant Brest, au milieu de la rade.
Un pauvre petit navire, ballotté et tournoyant ;
Battu parles vents déchaînés et les flots en courroux,
L’abîme s’ouvre pour l’engloutir dans ses profondeurs !

Les voiles sont en lambeaux, le grand mât est brisé,
La barre du gouvernail est rompue. Sur cet esquif, hélas !
Il y a des hommes, des femmes, des enfants, en danger de périr.
Vierge sainte, venez-leur en aide ! ils vous invoquent à genoux.

Dans le ciel, au milieu de l’ouragan, on voit poindre
Une lueur éclatante qui augmente rapidement.
« A genoux, chers amis, nous ne périrons pas,
» Voyez, devant nosyeux, la Vierge sainte de Rumengol !

» Je vois sa superbe robe de drap d’argent,
» Son manteau d’or, son voile d’azur parsemé d’étoiles ;
» Sa couronne d’or est ornée de perles,
» Un cercle brillant, comme le soleil, resplendit autour de sa tête. »