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LA HARPE DE RUMENGOL

Les nuages se dissipent, la pluie cesse ;
Devant la Vierge de Rumengol le vent s’est apaisé.
Maintenant la mer est calme, le tonnerre ne gronde plus,
Sur leur navire, les pauvres navigateurs chantent en action de grâces :

« Soyez bénie, bénie, bonne mère des fils d’Armorique !
» Vous êtes véritablement l’étoile de la mer ;
» Daignez toujours exaucer nos prières ;
» Après Dieu, tout notre espoir est en vous. »

Le navire sauvé des flots aborde au rivage ;
Son nom, Marie-Anne, est écrit à la poupe ;
Il contient des marins, des passagers.
Des enfants : en tout, soixante-dix personnes.

Dès qu’ils eurent touché la terre d’une façon si miraculeuse,
Ils se mirent nu-pieds et en corps de chemise ;
Et s’acheminèrent aussitôt vers Rumengol,
En chantant Ave, maris Stella ! en l’honneur de Marie.

Au moment où, pleins de ferveur, ils entraient dans l’église.
Les cloches sonnaient pour la procession ;
Après s’être prosternés, les yeux pleins de larmes.
Ils se sont rangés parmi les pèlerins.