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Page:Lescure - Le Monde enchanté.djvu/437

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Quand la nuit fut venue, elle se retira dans la maison des roses, et elle apprit le lendemain qu’il y avait une grande forêt auprès de sa maison. Ce fut un fort beau lieu de chasse pour nos jeunes bergers ; Finfin y prenait souvent à la course des biches, des daims et des chevreuils.

Il donna un faon plus blanc que la neige à la belle Lirette ; il la suivait comme la perdrix suivait Finfin ; et quand ils se séparaient pour quelques moments, ils s’écrivaient par eux : c’était la plus jolie chose du monde.

Cette petite troupe vivait ainsi paisiblement, s’occupant à divers exercices suivant les saisons. Ils gardaient toujours leur troupeau ; mais l’été leurs occupations étaient plus douces. Ils chassaient extrêmement l’hiver ; ils avaient des arcs et des flèches et faisaient quelquefois des courses pénibles après lesquelles ils revenaient au petit pas et tout gelés dans la maison des roses.

La bonne femme les recevait avec un grand feu ; elle ne savait par lequel commencer pour les réchauffer.

« Lirette, ma fille Lirette, lui disait-elle, approchez vos petits pieds ; » et mettant Mirtis dans son sein : « Mirtis, mon enfant, continuait-elle, donnez-moi vos belles mains que je les échauffe ; et vous, mon fils Finfin, approchez-vous. » Et les mettant dans un bon canapé tous trois, elle leur rendait ses soins fort agréables par ses manières et sa douceur ; ils vivaient ainsi dans une paix charmante. La bonne femme admirait la sympathie qu’il y avait entre Finfin et Lirette, car Mirtis était aussi belle et n’avait pas des qualités moins aimables, et cependant il s’en fallait bien que Finfin l’aimât si vivement. « S’ils sont frères, comme je le crois, disait la bonne femme, à leur beauté sans pareille, que ferai-je ? Ils