Page:Lescure - Le Monde enchanté.djvu/439

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Je serais content si Lirette
Pouvait un jour avoir un semblable souci.

« Quelles paroles ! s’écria la bonne femme, quelles expressions ! La simple amitié ne s’explique pas avec tant de feu. »

Et arrêtant le faon, qui lui vint lécher la main, elle détacha son papier, elle l’ouvrit, et trouva ces paroles :

BILLET.

Le jour s’en va finir, et vous chassez encore ;
Revenez, aimable Finfin.
Vous êtes parti ce matin
Avant le lever de l’aurore.
Quelle absence ! bon Dieu ! n’a-t-elle point de fin ?

« Voilà comme l’on faisait quand j’étais dans le monde, continua la bonne femme. Qui en a tant appris à Lirette dans ce désert ? Comment ferai-je pour couper de bonne heure la racine d’un mal si pernicieux ?

— Eh ! Madame, de quoi vous inquiétez-vous ? lui dit alors la perdrix ; laissez-les faire, ceux qui les conduisent en savent plus que vous. »

La bonne femme demeura toute interdite ; elle comprit bien que la perdrix parlait par la force d’un art surnaturel. Les billets lui tombèrent des mains de frayeur ; le faon et la perdrix les ramassèrent, l’un courut et l’autre vola, et la perdrix lui chanta si souvent Tu-tu, qu’elle crut que cette puissante fée la faisait parler. Elle se remit un peu après cette réflexion ; et n’ayant pas la force d’achever son petit voyage, elle reprit le chemin de la maison des roses.

Cependant Finfin et Mirtis avaient chassé tout le long du