des éléments de la santé, et, quand sa nourriture de prédilection vient à manquer, les dernières ressources de la vie. C’est ainsi que les granivores se nourrissent accessoirement d’insectes et que beaucoup d’entre eux en nourrissent leurs petits. C’est également ainsi que, pendant les neiges, les merles et les litornes trouvent, en mangeant les baies de nos jardins, le moyen de ne pas mourir.
D’après les recherches que j’ai faites, nous avons, dans la vallée de la Marne, 47 espèces de végétalivores, tandis que nous y possédons 240 espèces d’animalivores. Il est donc évident que les oiseaux ont été créés pour être surtout les régulateurs des éliminations animales, mais qu’une partie d’entre eux sont également des régulateurs des éliminations végétales.
Or, pour pratiquer leurs éliminations sur tous les points où elles deviennent nécessaires, très-vite et très-souvent, les végétalivores devaient être d’une taille relativement petite, et, par conséquent si, comme certains rongeurs, ils n’avaient principalement détruit que les tiges et les feuilles des plantes dans un lieu circonscrit, ils n’eussent accompli qu’une destruction insignifiante ; aussi n’y a-t-il que peu de grosses espèces, comme la grande outarde et l’oie sauvage, qui soient, dans nos pays, essentiellement herbivores.
Quelques-unes, comme le bouvreuil, ébourgeonnent les arbres, et ainsi ils deviennent déjà de plus grands destructeurs.