nous allons l’enterrer jusqu’au cou dans le sable, peut-être qu’ainsi cela se passera. » Et ils firent comme ils l’avaient dit, mais le Juif n’en mourut pas moins et pendant longtemps on put voir sa tête noire émergeant du sable. À la fin, comme elle faisait peur aux enfants, on la coupa et on la jeta dans un puits desséché.
— Allez donc les catéchiser !
— Oui, c’est très dangereux, mais ce Juif avait tout de même de l’argent.
— Il en avait ?
— Oui ; dans la suite, les loups et les chacals déterrèrent ses restes, morceau par morceau ; ils déchiquetèrent le cadavre sans même en épargner les chaussures et mirent ainsi à découvert sept roubles que le défunt avait cousus dans les semelles de ses bottes. On les trouva plus tard.
— Mais vous, comment avez-vous pu vous évader de la steppe ?
— Ma délivrance est due à un miracle.
— Qui donc vous a miraculeusement sauvé ?