place pour l’examiner et de ne jamais quitter son poste d’observation. Il faut d’abord considérer intelligemment la tête, puis embrasser du regard tout l’animal jusqu’à la queue, sans tournailler autour de lui comme font les officiers. Ils tâtent la nuque, le garrot, le museau, l’épine dorsale, la poitrine, je ne sais quoi encore, et toujours sans rime ni raison. Cette niaiserie fait le bonheur des marchands, aussi adorent-ils les officiers de cavalerie. Dès qu’un maquignon se trouve avoir affaire à un de ces prétendus connaisseurs, il fait manœuvrer devant lui le cheval en tous sens, il le tourne et le retourne, il l’exhibe sous toutes les faces, mais la partie qu’il ne veut pas montrer, jamais de la vie il ne la laissera voir ; il y a là un trompe-l’œil, et ces supercheries sont innombrables. Un cheval a-t-il les oreilles pendantes, — on lui coupe un verchok[1] de peau sur la nuque, on rapproche les lèvres de la plaie, on les recoud,
- ↑ Le verchok = 0m,04445.