cher : je me suis battu avec vous et je vous ai dit des grossièretés. Il se mit à rire.
— Laisse donc, qu’est-ce que cela fait ? Tu es un brave moujik. Que Dieu te pardonne !
— Non, répliquai-je, — vous aurez beau dire, je ne l’entends pas ainsi, car cela ne peut rester sur ma conscience : vous êtes un défenseur de la patrie, et peut-être que l’empereur lui-même vous a dit « vous ».
— C’est la vérité, dit-il, — quand nous recevons notre grade, on écrit dans notre brevet : « Nous vous estimons et nous ordonnons qu’on vous respecte. »
— Eh bien ! permettez, je ne puis pas supporter cela plus longtemps…
— Mais à présent qu’est-ce que tu y feras ? Ce sont là des regrets inutiles, car tu ne peux pas retirer la raclée que tu m’as flanquée.
— Quant à la retirer, non, c’est impossible, mais du moins, pour le soulagement de ma conscience, veuillez me donner à votre tour autant de soufflets qu’il vous plaira, repris-je