Page:Leslie - Histoire de la Jamaïque, partie 1, trad Raulin, 1751.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
de la Jamaïque

la vûe ſeule de notre Pavillon ſuffiſoit pour répandre la terreur dans leurs Flottes. Aujourd’hui nos braves Matelots enchaînés travaillent à leurs mines. Nos marchandiſes ſaiſies ſont dans leurs mains. Nous ſçavons nous plaindre, & nous en reſtons là.

Avant de finir ma Lettre, il n’eſt pas hors de propos d’obſerver, que l’amour du gain peut devenir un puiſſant aiguillon pour les plus grandes actions, qui au lieu d’être produites par une grandeur d’ame qui naît avec nous, doivent fort ſouvent leur origine à la plus baſſe, à la plus honteuſe des paſſions ; en un mot à l’avarice. J’ajoûterai que l’amour de ſoi-même, le déſir de ſon bien être font également des héros & des lâches. C’eſt là le principe de ces actions éclatantes qui enle-