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de la Jamaïque.

crois, une eſpéce de patate, mais ſi groſſe qu’on en trouve qui peſent pluſieurs livres. Il fait de fort beau pain, ainſi que de la Caſſave[1], qui est la racine Caſſave. d’un arbriſſeau. On en exprime ſoigneuſement tout le jus, qui eſt un poiſon mortel : après quoi on la rape & on la

    petites fleurs en formes de cloches, dont le piſtil ſe change en ſiliques pleines de graines noires. Elle vient de ſemence & de bouture, fort vîte, & ſe multiplie extrémement. Pour en provigner l’eſpéce, on fend en quatre la tête du fruit, & on en plante les morceaux à trois ou quatre pieds l’un de l’autre. En moins de cinq mois, ils portent des fruits bons à manger. Quand ils ſont murs, ce qui ſe connoit à la feuille, on les tire de terre ; on les laiſſe reſſuyer au ſoleil ; enſuite on les met dans des tonneaux où ils ſe conſervent dans leur bonté des années entieres.

  1. La Caſſsave eſt une eſpéce de pain fait Labate, ibid. tom. 1. pages 473, 739. avec les racines d’un arbriſſeau nommé Manioc, réduites en farine. Avant d’employer cette farine, il en faut exprimer le ſuc qui eſt un poiſon mortel pour les hommes & les animaux. Le Pere Labate s’étend extrémement ſur la deſcription de cet arbriſſeau, & la maniere d’apprêter la Caſſave.