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Page:Lessing - Du Laocoon, 1802, trad. Vanderbourg.djvu/244

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DU LAOCOON.

tions qui s’y rapportent. L’ame n’y reconnoît aucun mélange sensible de plaisir : la répugnance y domine seule, et voilà pourquoi Ton ne sauroit imaginer aucune situation dans l’imitation, ni dans la nature, où l’ame ne repousse avec aversion toute image de cette espèce. »

Parfaitement bien. Mais si le critique reconnoît lui-même qu’il existe des sensations qui ont du rapport avec le dégoût, et qui, comme lui, ne peuvent exciter que la répugnance, en est-il à qui ces caractères soient mieux applicables, qu’à la sensation produite par la laideur ? Son aspect dans la nature n’excite pas la moindre apparence de plaisir, et comme dans l’imitation elle ne devient pas plus capable d’en produire^ on ne peut pas plus imaginer pour elle que pour le dégoût, une situation où l’ame ne repousse pas avec aversion toute image qui la présente.

J’oserai même avancer, d’après ma propre manière de sentir, si du moins je l’ai assez bien examinée, que cette aversion qu’inspire la laideur, est absolument de la même nature que le dégoût ; elle est le dégoût même à un degré inférieur. A la vérité, ceci