Page:Lesueur - À force d'aimer, 1895.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
334
à force d’aimer

À la fin, Germaine cria :

— « Il est arrivé quelque chose à mon père ?…

— Du courage, ma mignonne… » murmura Mlle Bjorklund qui voulut la prendre dans ses bras.

Elle la repoussa, folle d’angoisse.

— « Qu’est-ce que c’est ?… Oh ! qu’est-ce que c’est ?… Un accident ?…

— Oui… un accident.

— Oh ! papa !… ô mon Dieu !… » cria Germaine, qui s’élança.

Mlle  Bjorklund se précipita derrière elle, et Huguette, éperdue, tout en pleurs maintenant, allait les suivre, lorsque René la retint.

— « Huguette… Que se passe-t-il ?… Vous pouvez bien me le dire, à moi ?… »

Elle leva sur lui des prunelles terrifiées, hésita, s’assura d’un coup d’œil que Germaine était déjà loin, puis prononça d’une voix basse et frissonnante :

— « Son père… M. de Percenay… Oh ! c’est épouvantable… Il vient de se tuer !…

— De se tuer !… Ce n’est pas possible !… Pourquoi ?…

— Je ne sais pas encore… On l’avait attaqué à la Chambre… Il revenait de chez le garde des sceaux. »