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à force d’aimer

dit-il. « Édouard Vallery a quitté Paris la nuit passée, sans indiquer la direction de son voyage.

— Ah ! » dit Horace, « on aura prévenu celui-là, pour s’en débarrasser. Mais un ministre, c’était plus encombrant. Doivent-ils être contents que de Percenay soit mort !

— La bombe de Chanceuil !… » s’écria le député. « Vous aviez donc connaissance des documents ?…

— Oui, » répondit le directeur de l’Avenir social, « il est venu me proposer de les publier.

— Pourquoi ne l’avez-vous pas fait ?

— Il me les eût livrés à des conditions sur lesquelles nous n’avons pu nous entendre.

— Mais alors, Marinval, votre duel ?…

— C’était pour des raisons tout autres, absolument personnelles, » fit le jeune homme d’un ton qui décourageait tout interrogatoire.

Le député s’empressa de revenir aux données générales de l’événement.

— « Oui, » reprit-il, « on disait couramment dans les couloirs que c’étaient des documents trouvés dans la succession de Ludovic Chanceuil, et déposés par ses héritiers entre les mains du procureur de la République, qui auraient mis le feu aux poudres. Ces documents contiendraient, paraît-il, la preuve que le directeur de la Compagnie du Tunnel se serait fait payer par l’Angleterre pour faire couler l’entreprise, et que de Percenay,