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Page:Lesueur - À force d'aimer, 1895.djvu/36

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à force d’aimer

— Et tu as confiance en moi, et tu m’aimes bien, mon ange ?

— Oh ! oui, ma petite tante.

— Eh bien, viens avec moi. »

Elle lui prit la main.

Édouard Vallery se leva, très gêné, lorsqu’il les vit reparaître ensemble. Est-ce qu’Hélène voulait provoquer une scène d’attendrissement ?

— « Voilà, » dit-il, en faisant avec négligence glisser le chèque sur la table.

Puis, esquissant un mouvement de retraite :

— « Adieu, mon petit homme.

— Regarde, » dit Hélène à son fils, « regarde bien ce monsieur, mon enfant. Il s’appelle Édouard Vallery. C’est ton père.

— Hélène ! » cria l’homme de finance, cloué sur place par l’inattendu de ces paroles.

René se mit à rire en secouant la tête.

— « Oh ! je sais bien que non, » dit-il. « Car c’est le mari de la méchante dame… Et la méchante dame n’est pas ma maman.

— Non, oh ! non, mon chéri, elle n’est pas ta mère. Mais lui est ton père, je te le jure. Il faut que tu le saches, il faut que tu regardes bien son visage. Il n’a jamais tenu à te voir, et maintenant il t’apporte de l’argent pour que tu t’en ailles avec moi, et pour que tu ne te trouves jamais sur son chemin.

– Hélène !… » s’écria encore M. Vallery. « Ce que vous faites est abominable ! »