la diète nationale, et jurer avec nous de vivre
et de mourir sous nos lois. Un jour le soleil
n’éclairera parmi vous que des hommes libres ;
les rayons de l’astre qui répand la lumière ne
tomberont plus sur des fers et des esclaves.
L’assemblée nationale n’a point encore associé
ces derniers à votre sort, parce que les droits
des citoyens, concédés brusquement à ceux
qui n’en connoissent pas les devoirs, seroient
peut-être pour eux un présent funeste ; mais
n’oubliez pas que, comme vous, ils naissent
et demeurent libres et égaux. Il est dans la
marche irrésistible des événemens, dans la
progression des lumières que tous les peuples
dépossédés du domaine de la liberté récupèrent
enfin cette propriété inamissible.
On vous reproche, plus qu’aux blancs, de la dureté envers les nègres ; mais, hélas ! on a répandu tant d’impostures contre vous, que prudemment nous devons élever des doutes sur cette accusation : si cependant elle étoit fondée, agissez de manière qu’au plutôt une médisance devienne une calomnie.
Vos oppresseurs ont souvent repoussé loin des esclaves les lumières du christianisme, parce que la religion de la douceur, de l’é-