Page:Lettre d'Abgar, 1868.djvu/4

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Ce fut en 1852 que dans nos recherches à la Bibliothèque Impériale de Paris, nous avons découvert au département des Mans. Armén., dans un Codex précieux (N° 88) du XIIe siècle, entre autres l’ouvrage que nous publions, et qui dans son épilogue porte le nom de son auteur, qui n’est autre que celui même qui est cité par notre Moïse de Khorène, et consulté par Eusèbe, avec la différence du nom Laboubnia, qui vient d’être vérifié par un morceau du texte syriaque, dont je vais parler maintenant.

Onze ans après la découverte de la traduction arménienne de la Lettre d’Abgar, le savant docteur Cureton, un des hommes les plus versés dans la langue syriaque, qu’une mort regrettable allait bientôt enlever au monde littéraire, nous demandait par écrit, si nous connaissions quelque chose se rapportant à l’histoire d’Abgar, dans notre littérature arménienne : nous avons reconnu tout de suite qu’il s’agissait de cette même Lettre, que lui, le docteur, venait de son côté de découvrir dans les manuscrits syriaques apportés par ses compatriotes des couvents de Nitrie de l’Égypte. Nous lui avons fait connaître notre opinion, qu’il a voulu citer dans une des notes de son ouvrage posthume (pag. 166) Ancient Syriac Documents relative to the earliest establishment of Christianity in Edessa, ouvrage publié après sa mort et la même année (1864) par son ami le Dr  Wright. Il y est dit que le Dr  Cureton avait remarqué la Lettre d’Abgar dès l’année 1848, dans deux manuscrits très-anciens, dont l’un, à ce qu’il croit, pouvait même servir à l’original de la traduction arménienne, car il le suppose avoir été écrit au commencement du Ve siècle, l’autre au VIe ; malheureusement tous les deux très-incomplets, car presque la moitié de l’ouvrage man-