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LETTRE D’ABGAR


FILS DE MANOUÉ


ROI DE LA VILLE D’ÉDESSE


APPELÉE EN SYRIEN OURHA[1]




L’an trois cent quarante de l’empire des Grecs[2], sous le règne de Tibère, empereur de Rome, Abgar[3],

  1. Ou plutôt Orrha ; elle s’appelle encore aujourd’hui en Orient Ourfa. Son histoire et le rôle qu’elle a joué dans les premiers siècles du Christianisme sont assez connus dans les annales de l’Église.
  2. C’est l’ère des Séleucides qui commence à la première année de la 117me Olympiade qui correspond à l’année 311 avant l’ère vulgaire.
  3. C’est le plus connu et le 14me des rois d’Édesse qui en général se nommaient Abgar et Maanou.

    Selon quelques-uns l’étymologie du mot Abgar vient de l’arabe Ekber qui veut dire plus grand ou élégant ; selon d’autres d’un mot syrien qui signifie boiteux ; notre historien Moïse de Khorène dit que ce mot vient de l’arménien աւակ այր (avac-ayr) que les étrangers en raison de la difficulté de la prononciation, nommèrent Abgar. Cet historien et d’autres encore le font descendre des Arsacides arméniens, et le disent fils d’Arscham, neveu du célèbre Tigran. Le traducteur anglais de cet ouvrage partage l’avis de nos historiens. Les Syriens au lieu de l’appeler Arscham le nomment Ouchama ou Oukama c’est-à-dire le Noir,