Page:Lettres chinoises, indiennes et tartares à Monsieur Paw, 1776.djvu/271

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nuptial, pour aller à Imoski devoit paſſer devant la maiſon d’Aſan, qui, guéri de ces bleſſures & revenu chez lui, se répent vivement de ſon divorce. Connoiſſant parfaitement le cœur de celle, qui avoit été ſon épouſe, il envoie à ſa rencontre deux de ſes enfans, auxquels elle fait des préſens, qu’elle avoit préparés pour eux. Alors Aſan lui-même fait entendre ſa voix en rappellant ſes enfans, & en ſe plaignant de l’inſenſibilité de leur mère. Ce reproche, le départ de ses enfans, la perte d’un mari que, malgré ſes manières rudes, elle aimoit autant qu’elle en étoit aimée, cauſent une si grande révolution dans l’ame de cette jeune épouſe qu’elle tombe morte ſubitement, & ſans proférer une parole.